À peine élu, le sénateur américain JD Vance a jeté un pavé dans la mare en Europe avec un récent tweet. En menaçant de réduire le soutien des États-Unis à l’OTAN si l’Europe envisage de réguler les plateformes d’Elon Musk, Vance incarne une diplomatie agressive et presque enfantine, où des alliances stratégiques sont remises en question pour des intérêts privés.
Cette diplomatie de “cour de récréation” pose un dilemme crucial pour l’Europe ainsi que pour la Suisse : devront-elles affronter ce type de chantage chaque fois qu’un entrepreneur américain influent, comme Elon Musk, obtiendra les faveurs de personnalités politiques proches de Trump ? Ce type de pression menace directement l’indépendance européenne ainsi que celle de la Suisse, suggérant que les États-Unis pourraient utiliser leur soutien militaire comme levier pour imposer les intérêts des grandes entreprises américaines, au détriment de la souveraineté des décisions européennes et suisses.
Une autre question se pose : les partis de droite suisses et européens, qui se revendiquent patriotes, préféreront-ils soutenir l’économie locale et encourager une indépendance européenne, ou leur rejet de l’Europe les poussera-t-il à jouer le jeu de la division en se désolidarisant de l’Europe pour privilégier la pression américaine (ou d’autres puissances)?
Ce choix est loin d’être anodin. En soutenant les multinationales américaines au détriment des entrepreneurs locaux, ils risquent de sacrifier les intérêts européens et suisses pour des alliances idéologiques transatlantiques, au détriment de la souveraineté économique de l’Europe. Les stratégies des pays européens restent relativement limitées : Soit réduire leur dépendance aux forces étrangères en renforçant la coopération européenne, ce qui impliquera inévitablement certains sacrifices structurels. Soit maintenir l’illusion d’une indépendance nationale. Toutefois, dans ce cas, les puissances extérieures continueront d’exploiter l’individualisme de chaque pays pour contrer les efforts communs — une tactique toujours en cours aujourd’hui. Par exemple, les États-Unis savent jouer sur les préférences de chaque pays, notamment dans le domaine militaire, pour empêcher un effort collectif européen en matière de production d’armement. Enfin, accepter d’être dépendant des volontés des forces étrangères, avec pour conséquence que nos entreprises devront constamment s’adapter pour être suffisamment utiles aux puissances dominantes, sans toutefois devenir trop concurrentielles par rapport aux entreprises américaines (ou d’autres régions). Chacun aura sa propre sensibilité face à ces enjeux qui l’amènera à choisir ce qu’il ou elle préfère, mais la question reste fondamentale pour l’avenir des pays dans la zone géographique européenne.
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